Design Thinking : définition, origine, étapes clés et lien avec le design circulaire

Dans un monde de plus en plus incertain où les crises s’enchaînent et les modèles se réinventent, les entreprises ont besoin d’approches capables d’allier créativité, agilité et sens.

Le Design Thinking, né dans les écoles de design et popularisé par IDEO, offre un cadre puissant pour résoudre des problèmes complexes en plaçant l’humain au centre.

Mais face aux défis environnementaux et systémiques actuels, cette démarche doit aujourd’hui s’élargir pour répondre à l'émergence de nouveaux modèles économiques tels que l’économie circulaire.

Ce que vous devez retenir : 

Le Design Thinking est une démarche d’innovation centrée sur l’humain, fondée sur l’empathie, la créativité et l’expérimentation.

Né à Stanford et popularisé par IDEO, le Design Thinking propose une approche itérative pour résoudre des problèmes complexes en mobilisant l’intelligence collective.

Face aux défis climatiques et économiques actuels, le Design Circulaire prolonge cette méthode en intégrant les notions de pensée systémique et de limites planétaires.

En combinant Design Thinking & Design Circulaire, les entreprises peuvent concevoir des modèles plus durables, circulaires et résilients adaptés aux enjeux du XXIe siècle.

Qu’est-ce que le Design Thinking ?

Le Design Thinking, autrement appelée la Pensée Design en français, est une approche d’innovation centrée sur l’humain, fondée sur la compréhension des besoins réels des utilisateurs et la co-création de solutions concrètes.

 

Bien plus qu’une méthode, il s’agit d’un véritable état d’esprit, une manière de penser et d’agir qui combine empathie, expérimentation et collaboration pour résoudre des problèmes complexes.

Une approche née pour dépasser le design « objet »

Historiquement, le design s’est longtemps concentré sur la forme, la fonction et l’esthétique des produits. Les designers créaient des objets pensés pour l’usage mais rarement pour les systèmes dans lesquels ils s’inscrivaient.

 

À partir des années 1960-1970, face à la montée des défis technologiques et organisationnels, certains pionniers du design comme Herbert A.Simon ou Victor Papanek ont proposé une vision plus large. Celle-ci étant que le design peut aider à résoudre des problèmes sociétaux, économiques et environnementaux.


C’est cette évolution qui a ouvert la voie au Design Thinking, une démarche transversale qui applique les outils du design (observation, idéation, prototypage) à tout type de défi qu’il soit social, stratégique ou organisationnel.

L’histoire du Design Thinking

Le concept de Design Thinking prend racine à Stanford University dès les années 1980. C’est là que Rolf Faste, professeur de design, prolonge les travaux de Robert McKim et formalise pour la première fois le concept de Design Thinking. 

C’est dans cette dynamique que dans les années 1990, David Kelley, professeur à Stanford et fondateur de la société IDEO, a joué un rôle clé. En effet, à cette période là, David Kelley et Tim Brown contribuent à formaliser cette démarche en un véritable processus d’innovation collaboratif, accessible à toutes les équipes et pas seulement aux designers.


Leur ambition était simple : permettre à chacun de penser comme un designer en combinant créativité, empathie et rigueur méthodologique pour transformer les idées en solutions concrètes et désirables.

Une équipe collaborant ensemble pour innover

IDEO popularise ainsi le Design Thinking auprès des entreprises et des institutions en le présentant comme un processus d’innovation collaboratif, fondé sur l’expérimentation rapide et la confrontation au terrain. Ce qui était autrefois réservé aux designers devient alors une culture de projet partagée, utilisée aujourd’hui dans le management, la santé, la transition numérique et désormais dans les stratégies de durabilité.

Une philosophie centrée sur l’humain et l’expérimentation

Le Design Thinking repose sur une conviction simple. Pour innover efficacement, il faut repartir des besoins réels. Cela implique d’observer, d’écouter, de se mettre à la place des utilisateurs finaux, puis de co-construire des solutions avec eux. Chaque idée est ensuite testée, améliorée, transformée dans un cycle itératif où l’erreur devient une source d’apprentissage.

 

Cette approche favorise l’intelligence collective, la pensée critique et la créativité appliquée, au service de solutions plus justes et plus viables.

 

Aujourd’hui, face aux défis du XXIe siècle (raréfaction des ressources, crises climatiques, instabilité géopolitique etc), le Design Thinking ne suffit plus à être centré uniquement sur l’humain car il faut prendre en compte l’écosystème dans son entièreté. 

Et c’est précisément là que le Design Circulaire entre en jeu. Il conserve l’esprit collaboratif du Design Thinking mais y ajoute une dimension systémique et circulaire.

Les étapes clés du Design Thinking

Il faut bien comprendre que le Design Thinking n’est pas un processus linéaire mais une démarche itérative où l’on avance, on teste, on revient en arrière et on améliore.

 

Il s’agit d’une succession d’étapes qui permettent de mieux comprendre les besoins réels, de faire émerger des idées nouvelles et de concrétiser des solutions viables. Cette méthode encourage ainsi l’expérimentation et la co-création plutôt que la planification “rigide”.

Les 5 étapes du processus selon le modèle Stanford

Aujourd’hui, la référence en design thinking la plus utilisée reste celle développée par la d.school de Stanford. Elle repose sur cinq grandes phases :

  • Empathize, autrement dit : Comprendre les utilisateurs

    Observer, écouter, se mettre à la place des usagers pour comprendre leurs besoins explicites et surtout leurs besoins implicites. Cette phase repose sur l’empathie, pilier fondamental du Design Thinking.

  • Define, autrement dit : Reformuler le problème

    À partir des observations, on identifie les véritables défis à relever. Le problème est reformulé sous la forme d’un enjeu humain et non technique ou commercial.

  • Ideate, autrement dit : Générer des idées

    Dans cette étape, place à la créativité collective en mobilisant des techniques de brainstorming, des ateliers collaboratifs etc. Ici, tout est permis pour explorer un maximum de pistes sans autocensure.

  • Prototype, autrement dit : Donner forme aux idées

    Phase non négligeable car nous allons transformer les idées en objets tangibles  (maquettes, scénarios, storyboards). Le but n’est pas de produire un résultat parfait mais d’apprendre en faisant.

  • Test, autrement dit : Expérimenter et apprendre

    On confronte rapidement le prototype aux utilisateurs pour recueillir leurs retours et ainsi ajuster et améliorer le concept. Par la suite, le cycle recommence pour affiner le concept si besoin.

Vous l’aurez peut-être deviné mais cette méthode est notamment inspirée des approches agiles et du Lean Startup permettant d’entrer dans une démarche d’amélioration continue et d’expérimentation rapide.

L’approche de Tim Brown

En parallèle, Tim Brown, à la tête d’IDEO, a synthétisé le Design Thinking en trois grandes étapes plus stratégiques :

  • Inspiration

    Pour comprendre le contexte, observer les usages, identifier les besoins non satisfaits. Il s’agit d’une phase d’ouverture où l’on collecte un maximum de signaux pour nourrir la réflexion.

  • Idéation

    Pour explorer, générer et combiner les idées sans jugement. Les équipes passent ainsi de la divergence (ouverture) à la convergence (sélection des pistes prometteuses).

  • Implémentation

    Pour transformer les idées en actions concrètes. Cette dernière étape est essentielle car on passe du concept au terrain avec une logique de prototypage rapide, de test et d’itération.

Cette vision, plus fluide, met l’accent sur le passage à l’action car le Design Thinking ne s’arrête pas à l’idéation. Effectivement, il se mesure à sa capacité à faire émerger des solutions concrètes et viables.

L’importance des boucles itératives et du prototypage

Il est important de garder à l'esprit que le Design Thinking repose sur une conviction claire : on ne peut pas tout planifier à l’avance.

Comme dans notre monde actuel, il faut accepter l’incertitude et avancer pas à pas en testant et en ajustant continuellement pour être en mesure de créer des solutions réellement pertinentes et adaptées.

 

Le prototypage devient alors un outil d’apprentissage collectif car il permet de rendre visible une idée, d’en identifier les limites et de la faire évoluer avec les retours des utilisateurs et des parties prenantes. C’est une démarche profondément collaborative et empirique qui transforme la façon dont les équipes innovent.

Pourquoi adopter le Design Thinking en entreprise ?

On l’a déjà évoqué dans plusieurs articles et vous le savez probablement déjà mais aujourd’hui, les entreprises évoluent dans un monde volatile, incertain et complexe (monde VUCA). Dans ce contexte, les approches classiques de gestion de projet atteignent rapidement leurs limites car elles peinent à répondre à la complexité des enjeux sociaux, environnementaux et économiques.

 

Le Design Thinking offre ainsi une alternative. En plaçant l’humain au centre et en valorisant l’expérimentation, il aide les organisations à repenser leurs produits, services et modèles économiques de manière plus créative, agile et durable.

Stimuler la créativité et renforcer la collaboration

Le Design Thinking réintroduit une dimension essentielle souvent perdue dans les organisations, celle de la créativité collective. En mobilisant des outils de co-création (brainstorming, prototypage, cartes d’empathie etc), cette méthode permet aux équipes d’explorer des idées nouvelles, d’imaginer des scénarios alternatifs et de dépasser les silos internes.

Cette approche favorise également la diversité des points de vue car plusieurs parties prenantes sont mobilisées (designers, ingénieurs, responsables RSE, RH etc) pour travailler ensemble autour d’un objectif commun.

Après ce type d’atelier mobilisant l’intelligence collective, vous constaterez notamment que la dynamique d’équipe a été renforcée et que le projet a évolué plus rapidement que prévu.

Brainstorming pour stimuler la créativité

Sortir des silos grâce à une méthode transversale et agile

Contrairement aux démarches traditionnelles de gestion de projet, souvent descendantes et linéaires, le Design Thinking adopte une logique itérative et agile. Les idées ne sont pas figées, elles évoluent au fil des tests et des retours d’expérience.

 

Cette souplesse permet aux entreprises de gagner en réactivité, de réduire les risques d’erreur et d’améliorer la satisfaction client en intégrant rapidement les retours des utilisateurs finaux. C’est une manière d’apprendre petit à petit, d’expérimenter à petite échelle avant de déployer à grande échelle.

Innover durablement dans un monde complexe et incertain

Le Design Thinking n’est pas seulement une méthode d’innovation rapide. C’est aussi une philosophie de transformation durable. En s’appuyant sur l’observation du terrain et la compréhension des besoins réels, il pousse les entreprises à concevoir des solutions pertinentes, inclusives et même résilientes.

 

De plus en plus, cette approche rejoint les préoccupations environnementales et sociales car elle favorise une innovation qui prend en compte les utilisateurs mais aussi les ressources et les écosystèmes.

C’est ici que le lien avec le Design Circulaire devient évident. Vous l’avez compris, le Design Thinking aide à comprendre les usages. Le Design Circulaire, quant à lui, aide à concevoir des systèmes durables, circulaires et résilients. 

Adopter le Design Thinking en entreprise couplé au Design Circulaire, c’est donc changer de posture en passant de la planification à l’exploration, de la certitude à l’apprentissage, du produit à l’expérience et du court terme à la durabilité et résilience pour faire face aux changements et crises actuelles et à venir.

La complémentarité du Design Thinking et du Design Circulaire

Le Design Thinking et le Design Circulaire partagent une même philosophie, celle d’utiliser le design non plus comme un simple outil de création d’objets mais comme une méthode pour transformer les systèmes.

 

Si le premier s’intéresse avant tout aux usagers et à leurs besoins, le second élargit la réflexion à l’ensemble des acteurs, des ressources et des impacts. L’un apprend à innover avec empathie, l’autre à concevoir avec responsabilité et vision systémique.

Du design centré sur l’humain au design centré sur le vivant

Le Design Thinking a permis aux entreprises de replacer l’humain au cœur de l’innovation. Mais à l’heure du dérèglement climatique, de l’épuisement des ressources et des tensions géopolitiques, il devient nécessaire d’aller plus loin car l’humain n’est plus le seul centre du système.

Le Design Circulaire considère le vivant, les écosystèmes et les chaînes de valeur comme des éléments indissociables de la conception. Avec cette méthode, il ne s’agit plus seulement de créer des produits désirables et utiles mais de concevoir des solutions compatibles avec les limites planétaires.

Le Design Circulaire vous invite ainsi à réfléchir avec quoi, dans quel système et avec quelles conséquences.

L'Homme évoluant dans un monde en compatibilité avec son écosystème

Changer de regard pour innover

Là où le Design Thinking favorise l’expérimentation et la co-création, le Design Circulaire ajoute une couche d’analyse systémique. Cette approche intègre les dimensions économiques, sociales et environnementales dès la phase de conception pour imaginer des modèles viables à long terme. En bref, le Design Circulaire vous propose de changer de regard car :

On ne cherche plus seulement à résoudre un problème mais à comprendre les interactions entre acteurs, ressources et impacts.

On ne vise plus seulement l’innovation incrémentale mais la transformation totale des modèles.

Ainsi, le Design Circulaire agit comme une extension naturelle du Design Thinking en y ajoutant la notion de limites planétaires, des boucles de ressources et des dynamiques écosystémiques.

Des outils pour passer de l’idée à l’action

Allier Design Thinking et Design Circulaire c’est bien, mais comment faire ?

 

Au sein de la Circulab Academy, nous mettons gratuitement à disposition des outils vous permettant de transformer la réflexion en action et l’intention en impact.

  • Circular Canvas

    Pour repenser un modèle d’affaires dans son ensemble en identifiant les principales ressources, partenaires, impacts, dépendances.

  • Partner Map

    Pour visualiser les parties prenantes de l’écosystème et imaginer de nouvelles formes de coopération.

  • Value Chain Canvas

    Pour analyser la chaîne de valeur d’une entreprise, détecter ses vulnérabilités et révéler des opportunités circulaires.

Utilisés ensemble, ces outils offrent une vision à la fois créative, systémique et stratégique, indispensable pour concevoir des solutions durables, circulaires et résilientes.

Se former à une méthode alliant Design Thinking et Design Circulaire

Passer de l’idée à l’action nécessite plus qu’une méthode. Il faut une posture, une vision systémique et des outils concrets. C’est précisément ce que propose la Circulab Academy, organisme certifié Qualiopi, en formant les professionnels à des méthodes permettant de transformer les modèles d’affaires et usages. 

 

Nos parcours de formation vous accompagnent pour apprendre à penser autrement, à concevoir collectivement et à transformer durablement vos modèles d’affaires.

Un parcours de formation pour innover de façon durable, circulaire et résiliente

Innover de manière durable, c’est comprendre que chaque décision influence l’ensemble du système (utilisateurs, fournisseurs, territoires etc). Nos formations intègrent les fondamentaux du Design Thinking et mobilisent l’intelligence collective et les enrichissent avec la pensée systémique, pour vous aider à relier les points et à identifier les véritables leviers de transformation.

 

Grâce à des cas concrets, des exercices collaboratifs et des outils visuels, vous apprenez à :

Observer votre écosystème pour changer de regard.

Identifier les besoins réels et les dépendances cachées.

Construire des solutions alignées avec les limites planétaires.

Toutes nos formations sont accessibles à distance, éligibles à un financement OPCO et peuvent être organisées en intra-entreprise pour accompagner vos équipes dans une démarche d’innovation responsable.

En bref

Le Design Thinking nous apprend à innover avec empathie et créativité. Le Design Circulaire, quant à lui, nous invite à aller plus loin en tenant compte des limites planétaires et des interdépendances entre acteurs, ressources et usages.

 

En combinant ces deux approches, les organisations peuvent imaginer des solutions plus utiles, plus durables et plus résilientes. C’est ce mixte de méthodologies que nous transmettons à travers nos formations pour vous permettre de concevoir un futur réellement durable et désirable.

Formez-vous au Design Circulaire

Avec notre formation Accompagner la transformation vers l'économie circulaire, maîtrisez une méthode de Design Circulaire pour créer des offres durables et circulaires et ainsi renforcer votre résilience d'entreprise. 

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