En grande partie causé par l’Homme et ses modes de production et de consommation linéaires, le changement climatique est aujourd’hui l’un des plus grands défis de notre siècle.
Il bouleverse les équilibres climatiques, fragilise les écosystèmes et met en danger nos modèles économiques et sociaux. C’est là que l’économie circulaire entre en jeu. En repensant la manière dont nous concevons, utilisons et valorisons les ressources, elle offre des leviers concrets pour réduire les émissions et renforcer notre résilience collective.
Mais avant de passer aux solutions que l’économie circulaire propose, abordons dans un premier temps la signification, les impacts et causes du changement climatique.
Ce que vous devez retenir :
Qu’est-ce que le changement climatique ?
Définition du changement climatique selon le GIEC
Le changement climatique désigne une modification durable du climat de la Terre, observable sur plusieurs décennies ou siècles. Selon le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), il s’agit d’une variation des températures et du climat attribuable directement ou indirectement à l’activité humaine qui modifie la composition de l’atmosphère mondiale et s’ajoute à la variabilité naturelle du climat.
Ce phénomène résulte d’un déséquilibre du système énergétique de la Terre. En bref, l’atmosphère retient plus de chaleur qu’elle n’en renvoie vers l’espace, principalement à cause de l’accumulation de gaz à effet de serre (GES) comme le dioxyde de carbone, le méthane et le protoxyde d’azote.
Depuis le milieu des années 1800, les activités humaines ont provoqué une hausse de plus de 50 % des concentrations de CO2 dans l’atmosphère.
Le résultat ? Vous l’aurez deviné, la température moyenne mondiale a augmenté d’environ +1,2°C depuis 1850, selon le rapport de synthèse du GIEC de 2023 et pourrait dépasser +1,5°C dès les années 2030-2035 si les émissions ne diminuent pas drastiquement.
Différence entre climat et météo
On confond souvent climat et météo alors qu’ils ne relèvent pas de la même échelle de temps ni de la même observation.
Ainsi, un épisode de froid ou une tempête isolée ne remettent pas en cause la réalité du réchauffement global car ils relèvent de la variabilité météorologique à court terme. Le changement climatique se mesure à travers des tendances longues comme la hausse des températures moyennes, l’élévation du niveau des océans, la fonte des calottes glaciaires ou encore le déplacement des zones climatiques.
Il est primordial de bien distinguer ces deux notions pour comprendre pourquoi le climat se transforme lentement mais profondément avec des impacts cumulés sur les écosystèmes, les cultures et les sociétés humaines.
Changement climatique vs dérèglement & réchauffement climatique
Dans le langage commun, les trois termes sont souvent utilisés de manière interchangeable mais ils traduisent des nuances importantes.
Le changement climatique est le terme scientifique et institutionnel utilisé par des institutions reconnues comme le GIEC, l’ONU ou encore le ministère de la Transition écologique. Il désigne toute modification durable du climat de la Terre, qu’il s’agisse d’un réchauffement ou d’un refroidissement, d’une augmentation ou d’une diminution des précipitations, d’un déplacement des zones climatiques etc.
En bref, le terme "changement" reste neutre car il décrit un phénomène global, sans présumer sa direction.
Malgré tout, les données scientifiques montrent sans équivoque que le changement actuel correspond à un réchauffement rapide et généralisé du système climatique. C’est pourquoi, depuis les années 1980, les chercheurs, les médias et les institutions internationales utilisent de plus en plus le terme « réchauffement climatique » pour désigner hausse de la température moyenne mondiale causée par la concentration croissante de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
Cependant, gardez bien en tête que l’expression « dérèglement climatique » est apparue plus récemment dans le langage courant et médiatique. Elle traduit mieux la complexité et la variabilité des effets observés :
La notion de dérèglement reflète ainsi la perte d’équilibre du système climatique. Dans ce cas-ci, il ne s’agit pas d’un simple réchauffement uniforme mais d’une série de perturbations interconnectées qui rendent le climat plus instable, plus extrême et plus difficile à prévoir.
Ces dérèglements affectent directement la biodiversité, les ressources en eau, les rendements agricoles et la sécurité des populations. Ils appellent à repenser en profondeur nos modèles économiques et énergétiques.
Les causes du changement climatique
L’effet de serre naturel et amplifié par l’homme
L’effet de serre est un mécanisme naturel et vital pour la vie sur Terre car il permet à l’atmosphère de retenir une partie de la chaleur émise par la surface terrestre, maintenant ainsi une température moyenne d’environ +15°C au lieu de –18°C. Sans cet effet, notre planète serait malheureusement glaciale et inhospitalière pour toutes les formes de vie.
Mais depuis la révolution industrielle, ce phénomène s’est intensifié sous l’effet des activités humaines et a par conséquence augmenté les concentrations de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère.
Les gaz tels que le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), le protoxyde d’azote (N2O) et les gaz fluorés emprisonnent davantage de chaleur, perturbant l’équilibre énergétique du système climatique.
Ce surplus d’énergie réchauffe l’atmosphère, les océans et les sols, entraînant la fonte des glaces, l’élévation du niveau de la mer et des phénomènes météorologiques plus intenses.
Les principales sources d’émissions de gaz à effet de serre
Les activités humaines responsables de la majorité des émissions de GES sont bien identifiées :
› La combustion de charbon, pétrole et gaz naturel pour produire de l’électricité, du chauffage et permettre aux personnes de se déplacer représente environ 75 % des émissions mondiales de CO2.
› Les centrales thermiques et les véhicules à moteur thermique sont, quant à eux, les plus gros émetteurs.
› L’élevage intensif libère de grandes quantités de méthane, un gaz dont le pouvoir de réchauffement est 80 fois supérieur à celui du CO2 sur 20 ans.
› L’usage d’engrais azotés émet du protoxyde d’azote, un autre gaz à fort impact climatique.
› Les forêts absorbent naturellement le CO2. Leur destruction, notamment en Amazonie, en Afrique centrale ou en Asie du Sud-Est, libère du carbone stocké et réduit la capacité d’absorption future de la planète. Chaque année, la déforestation contribue à environ 10 % des émissions mondiales de CO2.
› La production de ciment, d’acier et de plastique génère d’importantes émissions, à la fois par l’énergie consommée et les réactions chimiques émises.
› La décomposition des déchets organiques produit du méthane tandis que les avions et navires consomment des carburants fortement émetteurs.
L’ensemble de ces activités alimente un cercle vicieux car plus il y a de gaz à effet de serre, plus de chaleur donc plus de perturbations climatiques et de besoins énergétiques pour s’en protéger (climatisation, irrigation etc).
Le rôle historique de la révolution industrielle et des modes de production actuels
Le changement climatique n’est pas né de la modernité en soi mais du modèle de développement linéaire qui s’est imposé avec la révolution industrielle au XIXᵉ siècle. Ce modèle repose sur le principe d’extraire, produire puis jeter.
Quelques événements clés ont intensifié ces phénomènes comme :
Ce modèle linéaire a permis un développement inédit mais il a également créé une vulnérabilité systémique face au changement climatique.
Les effets du changement climatique sur la planète et les sociétés humaines
La fonte des glaces
L’Arctique illustre à lui seul l’ampleur du changement climatique. La région se réchauffe près de quatre fois plus vite que le reste du globe provoquant une fonte rapide de la banquise et du pergélisol. Les écosystèmes polaires sont bouleversés, les sols gelés libèrent du méthane, et les glaces terrestres du Groenland contribuent déjà à l’élévation du niveau des mers.
Mais les conséquences dépassent les frontières du cercle polaire. La disparition progressive de la glace réduit la réflectivité de la Terre car les océans sombres absorbent davantage de chaleur accentuant le réchauffement. Ce déséquilibre énergétique perturbe les courants atmosphériques et océaniques modifiant la circulation des vents et la répartition des masses d’air.
Perturbations météorologiques
Le réchauffement de l’atmosphère et des océans se traduit déjà par une instabilité accrue du climat. L’air plus chaud retient davantage d’humidité intensifiant à la fois les sécheresses dans certaines régions et les pluies torrentielles dans d’autres.
En France, les inondations de 2024 ont montré la fragilité des territoires économiques. Selon la CCI Paris Île-de-France, plus de 315 000 entreprises sont situées dans des zones exposées à une crue majeure et plus de la moitié n’ont pas de plan de continuité d’activité. Les dégâts matériels, les interruptions d’approvisionnement et les pertes d’exploitation s’accumulent, révélant une vulnérabilité structurelle face à ces aléas.
Dans d’autres régions du monde, les cyclones tropicaux gagnent en intensité et les vagues de chaleur se multiplient. Ces événements démontrent un climat de plus en plus déséquilibré, réactif et difficile à prévoir où chaque degré supplémentaire amplifie les extrêmes.
Impacts sur les écosystèmes et la biodiversité
Le changement climatique agit comme un accélérateur de déséquilibres écologiques. La hausse des températures, les sécheresses et l’acidification des océans modifient les cycles naturels à une vitesse inédite.
Les espèces animales et végétales se déplacent vers des zones plus froides ou plus humides pour survivre mais attention toutes ne peuvent malheureusement pas s’adapter. Les écosystèmes tropicaux et polaires, particulièrement sensibles, voient leurs équilibres se rompre. Pour preuves, les coraux blanchissent, les forêts tropicales perdent leur capacité à stocker le carbone, les zones humides se dessèchent.
Ces bouleversements ont déjà des répercussions en cascade sur la sécurité alimentaire, la disponibilité en eau et les services rendus par la nature. Il est important de garder en tête que quand un écosystème s’effondre, c’est tout un maillon de la chaîne (agricole, économique, sanitaire) qui se fragilise.
Des conséquences humaines et économiques majeures
Ce qui affecte les milieux naturels finit inévitablement par toucher les sociétés humaines. Les mêmes sécheresses qui épuisent les sols réduisent les rendements agricoles. La disparition des forêts accroît les risques d’inondations. Les vagues de chaleur fragilisent la santé des plus vulnérables et pèsent sur la productivité des entreprises.
Chaque année, les événements climatiques extrêmes provoquent des milliards d’euros de pertes économiques et des millions de déplacements de population. En France mais aussi dans d’autres régions du monde, les infrastructures, les chaînes d’approvisionnement et les emplois dépendent d’un climat stable avec un équilibre qui désormais, n’existe plus.
Les effets du changement climatique rappellent donc une évidence. Il n’existe pas de résilience économique sans résilience écologique. Préserver les écosystèmes, c’est aussi protéger les conditions mêmes de nos activités humaines.
Comment faire face au changement climatique ?
Atténuation ou adaptation ?
Réduire les émissions de gaz à effet de serre est essentiel, mais l’atténuation seule ne suffit plus. Le climat a déjà changé et ses impacts se font sentir partout. Nous devons donc agir sur deux fronts.
Transformer nos modes de production et de consommation et renforcer la résilience des territoires et des entreprises qu’il s’agisse de sécuriser les ressources, repenser les infrastructures ou anticiper les aléas est plus qu’essentiel dans un monde incertain et imprévisible comme le nôtre.
Transformer les usages & modèles d’affaires grâce à l’économie circulaire
L’économie circulaire est l’un des leviers les plus puissants pour faire face au changement climatique car elle agit simultanément sur les causes et sur les effets.
En réduisant la pression sur les ressources, elle diminue les émissions associées à leur extraction et leur transformation. En allongeant la durée de vie des produits, elle limite la production neuve et les déchets.
Mais surtout, elle change la logique car avec l’économie circulaire, on ne cherche plus à produire plus mais à faire mieux avec moins dans un monde incertain. C’est une transformation systémique et profonde qui s’appuie, entre autres, sur la coopération entre acteurs et la capacité à innover.
Par ailleurs, les outils comme le Circular Canvas ou le Business Resilience Game, aident les organisations à identifier leurs risques & dépendances, visualiser leurs impacts et repenser leurs modèles pour gagner en durabilité et en résilience.
Former et sensibiliser pour accélérer la transition
La lutte contre le changement climatique ne repose pas seulement sur la technologie mais sur la transformation des comportements et des décisions. Dans ce cadre, former, sensibiliser et impliquer les équipes est plus que primordial pour passer de la conscience à l’action.
En entreprise, cela signifie :
C’est par la connaissance, la coopération et la création de valeur partagée que nous pourrons bâtir des modèles compatibles avec les limites planétaires et capables de durer dans un monde incertain.
Et bonne nouvelle, la Circulab Academy sensibilise, forme et accompagne vos équipes dans l’intégration des principes d’économie circulaire et de résilience dans votre stratégie au travers de formations adaptées à votre contexte.
En bref
Le changement climatique est une réalité qui redessine nos équilibres écologiques, économiques et sociaux. Pour y faire face, réduire nos émissions ne suffit plus. Désormais, il est devenu essentiel d’adapter nos systèmes, renforcer notre résilience et repenser la façon dont nous créons de la valeur.
L’économie circulaire offre une voie concrète pour agir à la fois sur les causes et les effets du changement climatique en limitant la pression sur les ressources, en favorisant la coopération et en stimulant l’innovation.
C’est en combinant prise de conscience, action et collaboration que nous pourrons construire des modèles compatibles avec les limites planétaires.
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Sources :
GIEC, Rapport de synthèse du 6ᵉ cycle d’évaluation (AR6, 2023).
Ministère français de la Transition écologique, Comprendre le changement climatique.
